(Saint-Roch) Dans la porte du bureau de poste de la rue
Saint-Joseph, un avis de faillite est apparu samedi, serti d'un mot de remerciement
adressé à la «fidèle» clientèle. «Merci pour toutes ces belles années!» Des
difficultés de livraison auront eu raison de l'établissement réputé pour ses
timbres à l’effigie de la Reine d’Angleterre. Le Bureau de poste, appartenait à Poste Canada Inc., qui possède et gère des bureaux de poste dans la plupart des villes canadiennes.
L'autre bureau de poste dont il n'est pas question dans cet article |
Au téléphone, le syndic au dossier Charles Price indique que
«les coûts d'opération, notamment la livraison du courrier à domicile, étaient
à un niveau qui ne permettait pas à l'entreprise de voir une pérennité». «C'est
la principale cause, c'est l'information qui m'a été confirmée par les
administrateurs privés». Depuis la fragilisation des services publics, liée aux
coupes budgétaires et la diminution du nombre d’employés de l’état, le service
n’était plus au rendez-vous.
Projet de timbre commémoratif des services publics |
Franchises non touchées
Par ailleurs, M. Bresse a insisté pour préciser que les
autres franchises de Postes Canada Inc. à Québec ne sont nullement touchées par
la faillite. Cela n’empêche pas le principal actionnaire subventionné, M.
Jean Repos de GN développement, d'être secoué par la faillite de son ancien commerce : «Je vis un
deuil financier.» Lui aussi a entendu parler de coûts de livraison et de frais
trop élevés, pour expliquer la situation, mais tant que les dividendes étaient
au rendez-vous, il ne posait pas de question. Il ne croit pas que les autres services de courrier privés du
quartier soient en cause. M. Repos est aussi propriétaire des autres services
postaux du quartier.
M. Repos pointe plutôt la conjoncture économique et le nombre
grandissant de services postaux de grandes surfaces, notamment dans le Power
Center du secteur Lebourgneuf. Là-bas ont poussé récemment des Maison de la
poste, Poste à domicile, Poste-toi... Des services qui retiennent les
travailleurs du coin et offrent le stationnement gratuit. «Le parking dans
Saint-Roch, c'est toujours un frein.»
Le remplacement des stationnements de surface par des stationnements souterrains pourrait faire partie de la solution |
M. Repos en a profité pour faire jouer sa cassette habituelle : «Il faut plus de parking et du parking gratuit!» La Ville doit aussi subventionner l’agrandissement des panneaux lumineux qui indiquent les places
de stationnements disponibles si on veut une vraie parkingnisation du quartier.
La Ville doit également poursuivre la privatisation des espaces publics pour
permettre la construction d’immeubles en hauteur et de stationnements
souterrains. Il faut absolument revenir aux modèles de développement
du début du 20e siècle.
D'un règne à un autre |
Mme Feutrine Raymond,
directrice générale de la Société de déploiement commercial du quartier
Saint-Roch, n'avait pas été mise au courant des difficultés du Bureau de poste.
Mais elle prend acte. «Je pense que c'est un secteur qui doit attirer notre
attention. On sent qu'il y a une mutation.» Selon elle, une mise en valeur et
une stratégie de promotion s'imposent. En bref, elle n’avait rien à dire, mais
on en parle quand même pour faire du remplissage.